J.K. Rowling et Harry Potter se sont buté aux portes de bien des éditeurs avant de convaincre celui qui allait les rendre célèbres. Dans les années 1970, Astrolon, la montre mécanique en plastique de Tissot n’a pas connu le succès commercial escompté ; trop révolutionnaire pour l’époque, elle reste cependant une référence unique dans l’histoire de l’horlogerie. Quel que soit le domaine considéré, l’échec est un risque lié à toute entreprise, et parfois une douloureuse réalité. Aux États-Unis ou en Chine, l’échec est normal, acceptable, il fait le lit de l’innovation. En Europe, l’échec est tabou, c’est un mal honteux dont il est difficile de s’affranchir. Pourtant des hommes politiques, des écrivains, des industriels tentent de décomplexer l’échec, à coup de petites phrases devenues citations, comme celle de Churchill : « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Ce sont de telles formules qui résument l’esprit de Célébrer l’échec !, un ouvrage écrit à quatre mains et édité par François Courvoisier, professeur honoraire de marketing de la Haute école de gestion Arc, et Sedat Adiyaman, entrepreneur et conseiller en innovation à Neuchâtel.
Malgré un titre un rien provocateur, l’objectif des auteurs n’est pas de prendre le contrepied de la culture ambiante pour porter l’échec au pinacle, mais plutôt de lui redonner une juste place dans la démarche entrepreneuriale : l’échec est toujours possible, autant en prendre conscience et savoir comment s’en accommoder, le cas échéant, comme une forme d’apprentissage. Conçu comme un guide pratique, le livre propose quelques bases théoriques sur le sujet, expose les façons de voir et d’agir à grands traits culturels, relate des situations d’échec par les témoignages inédits d’entrepreneurs de la région, indique des pistes concrètes de réflexion dont le lecteur pourra utilement s’inspirer. Plutôt que vanter une méthode qui n’existe pas, il encourage à mobiliser les ressources de sa personnalité pour affronter une situation défavorable, pour ne plus faire d’un projet tombé à l’eau une remise en question personnelle, pour oser parler de son expérience. Des propos pour rassurer, déculpabiliser et inciter à agir de la meilleure façon possible. Comme le résume Richard Branson, fondateur du groupe Virgin : « Vous n’apprenez pas à marcher en suivant les règles. Vous apprenez par la pratique et par les chutes. »