Les Séquanes avaient pour proches voisins les Éduens, les Lingons, les Allobroges et les Helvètes. Des peuples gaulois vivant en harmonie ou se disputant leurs territoires, s’unissant contre l’envahisseur romain ou au contraire pactisant avec lui. Des peuples organisés autour d’une économie, d’une culture, de rites. Plusieurs siècles d’histoire, dont les traces se lisent encore aujourd’hui sur quantité de vestiges.
Le projet Sequania1 vise à instaurer et renforcer la recherche interdisciplinaire en Bourgogne – Franche-Comté dans le but d’approfondir la connaissance du territoire séquane, de ses limites, de son organisation, de sa population et de ses habitudes, de la fin du IIIe siècle au Ier siècle avant notre ère.
Il donne l’opportunité de retracer l’histoire de la région, de comprendre l’articulation entre les échanges économiques, culturels et humains à l’échelle locale et au-delà, et d’approcher l’éventualité d’une identité séquane au sein de l’empire romain.
Le territoire de la Séquanie représentait l’actuelle Franche-Comté, à laquelle s’ajoutaient des villes aujourd’hui limitrophes telles que Bourbonne-les-Bains, des cantons suisses et quelques enclaves vosgiennes.
Il s’organisait sous domination romaine autour d’un chef-lieu, Vesontio (Besançon), et d’agglomérations comme Epomanduodurum (Mandeure) ou Luxovium (Luxeuil), dans un espace déjà fortement structuré et peuplé avant l’arrivée des Romains.
« L’objectif de Sequania est de créer des interactions entre les chercheurs impliqués pour donner tout leur sens à ce qui nous a été transmis du passé », explique Bassir Amiri, historien de l’Antiquité à l’ISTA (Université de Franche-Comté) et coporteur du projet avec Sabine Lefebvre (ARTeHIS, Université de Bourgogne). Le projet repose sur un travail de collecte, d’indexation, de conservation, d’analyse et de restitution des données sur la cité antique, en recourant aux outils numériques. Différentes sources alimentent le travail des chercheurs, épigraphistes chargés de décrypter les inscriptions portées sur les stèles et autres vestiges archéologiques, géologues établissant la provenance des pierres et leur circulation, numismates analysant les quelque 800 monnaies actuellement recensées, informaticiens assurant entre autres la restitution 3D de vestiges rares, tels que ceux issus des fouilles subaquatiques du pont romain de Pontoux.
« À l’arrière-plan de ces recherches croisées, le projet veut répondre à une question fondamentale : comment préserver, restaurer, modéliser sources et vestiges, pour rendre compte de la physionomie d’un territoire refaçonné par le temps ? »
À terme, cette recherche d’envergure donnera lieu à une importante exposition en direction du grand public, afin de donner à chacun une visibilité de l’histoire antique du territoire dans lequel il vit. Un rendez-vous que Bassir Amiri et les chercheurs du projet Sequania proposeront dans le courant de l’année 2022.