Université de Franche-Comté

Schema-Tec décrypte le fonctionnement des objets techniques

Il n’est pas toujours facile de comprendre le fonctionnement d’un objet technique, même avec l’aide de dessins qui parfois restent obscurs et aussi complexes que les mécanismes qu’ils veulent décrire. C’est partant de ce constat qu’une équipe de la Haute Ecole Arc Conservation-Restauration a mis au point une méthode de représentation schématique, utile à tous les acteurs du domaine, notamment aux élèves.

Savez-vous ce qui se cache derrière la vitre d’un chronographe enregistreur et comment cet instrument mémorise et date les mesures qu’il effectue ? De l’Observatoire de Neuchâtel où il était devenu une pièce de musée, cet appareil s’est prêté à la méthode de représentation schématique développée à la HE-Arc Conservation-Restauration, dont il est devenu emblématique. En premier lieu parce qu’il est compliqué, ensuite parce qu’il témoigne d’un patrimoine historique et technique local, enfin parce qu’il s’apparente à la petite mécanique et à l’horlogerie, les domaines de prédilection des équipes de recherche et du master en conservation-restauration de l’école.

La démarche part de la description de l’objet à celle de son système intérieur, du concret à l’abstrait, du sommaire au complexe ; elle décrypte le fonctionnement du chronographe, de l’impulsion électrique de départ au perçage des trous dans les bandes de papier, selon différents niveaux de visualisation. « L’objet est pris en photo sous toutes les coutures. De ces photos on tire des illustrations, puis des schémas plus simplifiés, pour au final obtenir un document aidant parfaitement la compréhension », explique Romain Jeanneret, qui a mis au point le concept Schema-Tec sous la direction de Christian Degrigny.

photo d'un chronographe enregistreur

              schéma de fonctionnement d'un enregistreur               croquis d'un enregistreur

Comprendre le patrimoine et le transmettre

Au-delà du fonctionnement mécanique proprement dit, il s’agit de reproduire la spécificité de l’objet, qui parfois est véritablement unique, ou qui est rendu unique par son ancienneté et les stigmates qu’il porte de son utilisation et de son histoire. « L’intérêt est de mettre en évidence les traces d’usure qui ont un sens et non pas celles imprimées par négligence ou erreur. » Les enjeux de la restauration apparaissent également plus évidents et les choix à opérer plus éclairés.

Une fois l’objet décortiqué en dessins et schémas, l’étape suivante consiste à transmettre et à valoriser ces éléments de compréhension. Une banque de données en ligne a été créée dans cet objectif, en collaboration avec l’Université des Sciences et Arts appliqués du Nord-Ouest suisse (FHNW) et la Haute Ecole d’art de Zurich (ZHDK). Objets scientifiques et industriels y trouveront leur place au fur et à mesure des études réalisées, une démarche intéressant aussi bien les étudiants que les historiens d’art.

Du côté de l’enseignement, cette méthode innovante ne demande qu’à convaincre de son efficacité et de son intérêt en termes de gain de temps, pour être intégrée pleinement aux pratiques pédagogiques.

 

 

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