Laboratoire de mathématiques : fonction de direction pour Christian Maire

Réputée pour la qualité de ses formations comme pour sa recherche de haut niveau, la France a bonne presse en matière de mathématiques, une reconnaissance que le laboratoire de Besançon partage en tous points.

La discipline présente une particularité bien établie, la volonté d’éviter le recrutement local : le système académique incite un jeune docteur à quitter son laboratoire de thèse et donc à changer d’environnement scientifique. Nouveau directeur du laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB), Christian Maire est revenu en Franche-Comté douze ans après y avoir passé sa thèse. « Ce principe de non recrutement local favorise l’ouverture thématique, la maturité scientifique et la diffusion de la culture mathématique. Ainsi, à Besançon, les thèmes de recherche ont évolué en vingt ans, cela témoigne de la richesse et de la vitalité du laboratoire. » Les cinq équipes de recherche du LMB couvrent aujourd’hui un large spectre du domaine des mathématiques : algèbre et théorie des nombres ; analyse fonctionnelle ; analyse numérique et calcul scientifique ; équations aux dérivées partielles ; probabilités et statistique.

Si la discipline est parfois jugée hermétique, Christian Maire espère montrer qu’elle est plus accessible qu’on ne le croit. Une série d’actions est envisagée à destination du grand public, comme l’édition imminente d’une Brochure des maths, première étape d’un processus de communication visant aussi une meilleure connaissance des travaux menés au laboratoire et des formations dispensées à l’université de Franche-Comté. « Nous sommes très attentifs au parcours de nos étudiants, et nous avons la satisfaction de compter cinq à dix agrégés chaque année et un peu plus de vingt étudiants en thèse. »

Du côté de la recherche, Christian Maire insiste sur l’ouverture dont fait preuve un laboratoire connecté à la réalité. « Le LMB est en lien avec d’autres unités de recherche comtoises, avec l’université de Neuchâtel et l’école polytechnique fédérale de Lausanne, et des actions spécifiques sont menées en relation avec le monde socio-économique. » Avec un effectif de quatre-vingts collaborateurs, le LMB n’a pas à rougir de sa dimension modeste, en termes de taille, dans le paysage français. Son niveau d’excellence le place parmi les plus grands, une position qu’il entend défendre davantage au plan international.