La robotisation est un enjeu majeur de la sauvegarde du savoir-faire en Europe. La France est à ce sujet très en retard par rapport à ses homologues européens. Si son parc est de 33 000 robots, celui d'Italie est deux fois plus important, celui d'Allemagne quatre fois plus et cette différence s'accentue encore. Les PME – PMI sont les premières à afficher un tel retard. Pourtant, depuis 1990, le coût des robots a diminué de 80 %. La difficulté d'utilisation ne peut pas non plus être un frein, grâce à l'évolution des systèmes de programmation et des interfaces homme-machine (sources : Robotcalisez et SMERobot™).
Mais il persiste encore des a priori sur la robotisation et l'automatisation en général, notamment leurs effets sur l'emploi. Or, dans certains cas, robotiser est l'unique solution pour maintenir une activité de production et donc sauvegarder des emplois sur le territoire européen.
Néanmoins, l'automatisation proposée actuellement a été pensée pour les grandes entreprises, avec leurs contraintes propres (grandes séries…). Les besoins des PME sont tout autres.
C'est pourquoi plusieurs initiatives portées par des syndicats ou les pouvoirs publics incitent à la robotisation tout en proposant des solutions idoines : l'action « Robotcalisez », menée en France par le SYMOP — Syndicat des entreprises de technologies de production —, a pour but de promouvoir la robotisation pour ne pas délocaliser ; le projet SMERobot™, dédié au développement de solutions robotiques au sein des PME, s'inscrit, lui, dans le 6e PCRD de la politique de R & D de l'Union européenne.
La nouvelle génération des robots conçue par le consortium de SMERobot™ doit répondre à trois besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises :
– le robot doit être en mesure de comprendre des commandes « intuitives », donc être facile à utiliser
– il doit satisfaire toutes les exigences de sécurité pour partager l'environnement de travail des humains
– il doit pouvoir s'installer et se mettre en service en trois jours. Grâce à une combinaison flexible des différents modules, le but est de diminuer d'un tiers les coûts d'investissement et d'exploitation par rapport aux solutions actuelles.
SMERobot™ n'est pas seulement dédié au développement du matériel et des logiciels. Le projet concerne également la mise au point de nouveaux modèles de financement et d'investissement à l'échelle des PME, ainsi que l'intégration de la technologie des robots dans les processus de fabrication.
Le CETIM, partenaire de SMERobot™, s'est vu confier la tâche de diffuser les résultats du consortium auprès des PME françaises dans les domaines de l'usinage composite, de la soudure, de l'assemblage, de la fonderie et de la tôlerie.
En Franche-Comté, l'action se poursuit par un cas d'application dans le secteur de la tôlerie. Il devrait être réalisé sous la forme d'une action collective, en collaboration avec l'Institut Pierre Vernier.
Contact : Jean-Pierre Hamant
Processus industriels
Institut Pierre Vernier
Tél. (0033/0) 3 81 40 57 08
