L'homme social propre à nos sociétés occidentales nous apparaît comme naturel Ÿ, mais il n'existe pas ainsi depuis toujours. Il est le résultat d'une construction complexe, lente et violente, dont notre vie quotidienne nous masque la longue histoire et l'équivoque signification.
La construction de l'homme social nous entraîne dans une relecture critique des concepts et valeurs de la démocratie explorée par cette généalogie du lien social qui court de l'Antiquité à la Modernité la plus actuelle. Depuis la première distinction du public et du privé dans le monde antique, en passant par la distinction homme animal politique / animal social, on en vient à une question centrale : la Modernité n'a-t-elle pas insidieusement instauré une nouvelle féodalité ?
Lorsque l'on s'interroge sur les relations existant maintenant entre l'humanité et le prix du travail, il faut bien en venir à poser l'hypothèse politique de l'existence d'un pacte de soumission Ÿ inaperçu qui scellerait la nouvelle servitude de l'homme social, dans le cadre d'une démocratie disciplinaire.
• Francis Farrugia, auteur de cet essai, docteur en sociologie et en anthropologie, est professeur à l'université de Franche-Comté. Cet ouvrage est paru aux éditions Syllepse.
• Une rencontre avec l'auteur est organisée à la librairie Les sandales d'Empédocle le 28 février 2006 à 20 h 30, à l'initiative de l'association Au-dessous du volcan.
Francis Farrugia
Laboratoire de sociologie et d'anthropologie
Université de Franche-Comté
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