Le nouveau projet de Bertrand Piccard, Solar impulse, est à l'image de son auteur, ambitieux. Il entend repasser par toutes les étapes de l'histoire de l'aviation en changeant un élément crucial : l'énergie. En effet, pour sensibiliser aux problèmes environnementaux, c'est en avion solaire qu'il a entrepris de faire le tour du monde. Cet avion reste à inventer. Pour cela, l'EPFL − école polytechnique fédérale de Lausanne −, qui compte de nombreuses compétences, s'est portée partenaire scientifique. Mais c'est l'IMT − institut de Microtechnique − de Neuchâtel qui est responsable du choix ou du développement des cellules photovoltaïques, pièces maîtresses du projet.
• Le rôle de l'équipe consiste à fournir à l'avion les cellules photovoltaïques les plus adaptées, en terme de coût (il est prévu 200 m2 de couverture), de rendement, de poids et de résistance aux contraintes mécaniques.
Elle agit donc en premier lieu comme expert, en produisant des tests et des simulations sur les cellules disponibles sur le marché. Une grande part du travail tient dans la discussion avec les industriels pour les amener à améliorer ou développer de nouveaux produits. Le second volet de sa participation consiste à vérifier les propriétés des cellules photovoltaïques. Une batterie de tests, mis au point dans le laboratoire pour ses propres cellules, permet de déterminer le rendement en fonction, par exemple, du type de lumière. En effet, la lumière bleue a une plus forte composante en altitude qu'au sol.
• L'IMT trouve dans ce projet plusieurs bénéfices. Il le pousse à mettre au point des nouveaux types de mesures, à enrichir ses relations avec le monde industriel… Par dessus tout, l'équipe apporte sa pierre à une idée qui lui tient à c¶ur : promouvoir l'énergie solaire, peu polluante.
Christophe Ballif
Laboratoire Silicium en couches minces /
photovoltaïque
Université de Neuchâtel
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