Éteindre la lumière quand il n’y a plus personne dans la rue ou ne plus faire trois fois le tour de la ville pour trouver une place de parking : le concept de ville intelligente se traduit en propositions concrètes actuellement testées par des spécialistes de la Haute Ecole Arc. Confort et économies d’énergie à la clé.
Après l’accès à l’information sans limite et la communication partagée, la troisième révolution du web sera celle de la connexion des objets. Une aventure à laquelle les ingénieurs de la Haute Ecole Arc participent déjà avec deux projets liés au concept de ville intelligente. L’ « internet des objets » prévoit d’intégrer des dispositifs auxdits objets pour les rendre communicants. Les informations sont transmises à un serveur informatique ou à un cloud où elles sont traitées pour générer différentes actions en retour.
À l’Institut des systèmes interactifs et communicants de la Haute Ecole Arc, Nabil Ouerhani est informaticien et spécialiste de cette technologie. Les travaux de son équipe s’associent au programme « Mysmartcity.ch » initié par la ville de Porrentruy et CREAPOLE, structure d’innovation et de valorisation jurassienne, pour une meilleure gestion de l’éclairage public et du stationnement en ville.
De la même façon que l’on choisit d’allumer ou d’éteindre une lumière dans une pièce, dans une ville intelligente l’éclairage d’une rue ou d’un quartier sera fonction des circonstances. La décision, pilotée par ordinateur, prendra en compte des paramètres comme les conditions météorologiques et la luminosité ambiante, rapportées par des capteurs placés en divers endroits stratégiques, et l’occupation des lieux, décelée par des détecteurs de présence. En provenance des institutions locales, des informations concernant les activités et festivités programmées dans l’agglomération compléteront les données issues de la technologie, pour une gestion cohérente et au plus proche des intérêts des usagers. « Il est prévu que le système informatique gère l’intensité lumineuse de façon graduelle, sans variations brutales », souligne Nabil Ouerhani.
S’échiner à trouver une place de parc en pleine ville ne sera-t-il bientôt plus qu’un mauvais souvenir ? Avec des parkings équipés de capteurs connectés, les places vacantes seront signalées aux automobilistes par le biais d’une application sur smartphone, leur indiquant les plus proches et les plus pertinentes compte tenu des critères qu’ils auront indiqués, comme la proximité d’une rue commerçante ou la facilité d’accès à un service. L’application renseigne sur le nombre de personnes éventuellement en lice sur une même place, et mieux encore, offre la possibilité d’effectuer une réservation de la place repérée et un règlement depuis son mobile. Cerise sur le gâteau, un système de caméras donnera une cartographie plus fine encore des disponibilités selon les zones tarifaires ! Les deux projets sont testés à Porrentruy depuis le début de l’année. Cette phase pilote devrait déboucher sur l’industrialisation des procédés dès 2016, puis se généraliser à l’ensemble des villes de l’Arc jurassien suisse et du bassin lémanique l’année suivante.
Contact : Nabil Ouerhani
Institut des systèmes interactifs et communicants
Haute Ecole Arc
Tél. (0041/0) 32 930 22 08
