Université de Franche-Comté

Une assistance pour les métiers techniques

Les experts prévoient que la Suisse manquera bientôt de 17 000 professionnels par an dans les domaines techniques, et l’Arc jurassien sera largement impacté par le phénomène. Essentiellement composé de PME de moins de dix salariés, le tissu industriel des cantons du Jura, de Berne, de Vaud et de Neuchâtel, qui constituent l’Arc, va souffrir d’une absence de relève dans des métiers qui n’ont plus bonne presse. Pourtant, riches de savoir-faire spécifiques et souvent porteuses d’innovation, les professions de la mécanique, de l’automatique, de l’électronique ou encore de la conception ont bien évolué, y compris dans les conditions de travail qu'elles proposent.

C’est pour rénover l’image négative qui persiste à s’y attacher que le projet #bepog a été lancé par l’association arcjurassien.ch, à la demande des élus politiques des territoires concernés, et relayé sur le terrain par la société d’utilité publique FAJI (Fédérer l’Arc jurassien industriel). Une vaste opération de valorisation à destination des jeunes, de leurs parents, des enseignants… et des entreprises. « Cela peut paraître contradictoire, mais en réalité la situation l’est : les entreprises souffrent d’un manque de personnel qualifié, mais se montrent souvent frileuses pour accueillir des apprentis et aider à leur formation », explique Pierre-Yves Kohler, directeur de FAJI SA. Elles sont en tout cas partantes pour recevoir, dans le cadre de #bepog, des responsables de formation avec lesquels l’échange est constructif, chacune des parties comprenant mieux l’autre, ses attentes et ses contraintes. « Les enseignants sont une cible privilégiée, il est important qu’ils apprécient mieux la réalité de ces métiers aujourd’hui, et du niveau d’exigence et de compétence demandé aux apprentis. »

Premiers visés par #bepog, les jeunes découvrent désormais les métiers techniques par des documents attrayants et une communication adaptée, notamment via les réseaux sociaux et sur les salons de formation. Par la technique aussi : « l’impression 3D, désormais incontournable dans les métiers de l’industrie, a le vent en poupe. C’est une bonne porte d’entrée pour intéresser le jeune public. » D’où des visites de FabLabs, création de pièces à la clé, et l’installation d’imprimantes dans les écoles avec un module pédagogique pour intégrer intelligemment le matériel à la maquette des cours.

Le projet fait aussi la part belle aux success stories de l’industrie suisse, qui ne compte pas le nombre de ses dirigeants ou directeurs à avoir démarré leur carrière par un apprentissage, avant de gravir les échelons dans l’entreprise. « Par ailleurs, il faut savoir que le certificat fédéral de capacité n’est pas seulement professionnalisant, il ouvre aussi la possibilité de suivre des formations de tout niveau, jusqu’au supérieur. »

Lancée initialement pour trois ans avec la possibilité d’un renouvellement,l’aventure #bepog doit prendre fin au printemps 2017. Son budget, de plus de 1,5 million de francs suisses, provient non seulement de fonds publics mais aussi de financeurs privés. Pierre-Yves Kohler espère voir l’expérience se pérenniser, pour un travail efficace à plus long terme.

Contact :

Pierre-Yves Kohler

FAJI SA

Tél. +41 (0)79 785 46 01

www.bepog.ch

 

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