FEMTO-ST, UTINAM et Chrono-environnement, trois piliers de la recherche franc-comtoise construits dans la logique de regroupement des laboratoires prévalant en France depuis les années 2000, viennent de changer d'équipes de direction. Trois nouveaux directeurs, trois propositions de scénarios…

FEMTO-ST – L'intelligence au plus près de la matière

De la molécule au système macrométrique, de la création de la connaissance à la recherche appliquée, les champs d'investigation de FEMTO-ST couvrent dans son sens le plus large le domaine des sciences pour l'ingénieur. Partant de la matière pour élaborer des composants eux-mêmes à l'origine de systèmes complexes, les compétences héritées des savoir-faire traditionnels comtois opèrent en synergie. Micro- et nanotechnologies, optique, temps-fréquence, énergétique, automatique, mécanique…, elles se cristallisent à l'intérieur de l'Institut fédératif depuis sa création en 2004.

Intégrer les sciences de l'information au dispositif participe d'une même logique et boucle cette chaîne de l'excellence. C'est donc presque naturellement, après des années de collaboration active, que les effectifs du Laboratoire d'informatique de Franche-Comté viennent aujourd'hui grossir les rangs de FEMTO-ST. Le département informatique  des  systèmes  complexes  (DISC),  a  pris  place  dans  l'organigramme  des  structures  de  l'Institut  au  1^er janvier 2012, en même temps que Nicolas Chaillet, enseignant-chercheur en automatique et robotique, s'inscrivait dans celui de quelque 650 collaborateurs au titre de directeur. « Les structures et systèmes intelligents, les smart systems, constituent le cœur commun du projet de FEMTO-ST, vers lequel convergent les travaux et les projets. Notre fer de lance est de mettre l'intelligence au plus près de la matière, d'y intégrer des fonctions actives permettant aux structures de s'adapter, d'assurer leur propre surveillance ou de se reconfigurer par elles-mêmes. » Ces avancées technologiques concernent l'ensemble des domaines d'application de FEMTO-ST, des télécommunications au biomédical, en passant par les systèmes énergétiques et les transports. Huit ans après sa création par Michel de Labachelerie, qui en a ensuite assuré la construction pierre par pierre, l'Institut FEMTO-ST atteint aujourd'hui une envergure optimale et bénéficie d'une reconnaissance incontestable : il est prêt à aborder une nouvelle phase de son développement.

UTINAM – De l'infiniment petit à l'infiniment grand

De l'atome au cosmos, de la fonctionnalisation de surfaces à l'échelle nanométrique à la modélisation de particules dans l'atmosphère, l'étendue du champ des compétences développées à UTINAM est pour le moins saisissante. Les recherches s'appuient sur ses trois disciplines-phares, la physique moléculaire, l'astrophysique et la chimie des matériaux, se rejoignant dans différentes thématiques depuis la création de l'institut en 2007. « Le dialogue s'est instauré entre les équipes des laboratoires d'origine, qui ont rapidement compris l'intérêt de voir leurs travaux s'enrichir mutuellement », raconte Sylvain Picaud, chercheur CNRS en physique et nouveau directeur d'UTINAM. Le directeur adjoint du laboratoire, Jean-Yves Hihn, est enseignant-chercheur en chimie : la constitution même du binôme est le premier témoignage de cette volonté de rapprochement pluridisciplinaire.

Reconnu pour l'expertise scientifique de ses chercheurs, UTINAM doit, après cinq ans d'existence, obtenir la légitimité en son nom propre et devenir un label. La présence d'UTINAM dans la plupart des dossiers présentés et obtenus par la Franche-Comté au titre des investissements d'avenir semble à ce sujet de bon augure. L'Institut figure, aux côtés de FEMTO-ST, dans le réseau de recherche FIRST-TF dédié au Temps-fréquence et lauréat d'un LabEx, ainsi que dans l'Institut de recherche technologique « Matériaux, métallurgie et procédés » du Grand Est. Il obtient également deux EquipEx, IMAPPI, dédié à l'imagerie préclinique, en collaboration avec Dijon, et REFIMEVE+, une nouvelle fois avec FEMTO-ST et dans le domaine du Temps-fréquence.

Près de 120 collaborateurs font aujourd'hui partie d'UTINAM. Un pari remporté grâce à la ténacité de Georges Jolicard qui a dirigé l'institut dès sa création, avec la pleine conviction de l'importance d'un tel regroupement. Quatre années ont suffi à faire d'UTINAM une force incontournable de la recherche comtoise, qui désormais doit rendre plus lisibles ses lettres de noblesse.

Chrono-environnement – La Terre et l'Homme

Les interactions sont plurielles entre Terre, climats, sociétés, environnement et santé. Le laboratoire Chrono-environnement en fait le fil conducteur de ses travaux de recherche, couvrant et réunissant des domaines aussi variés que la géologie, l'archéologie, la biogéochimie, l'écologie, l'épidémiologie… Il est à ce titre rattaché à différents organismes : INRA, INRAP, ministère de la Culture et CEA. Il s'inscrit dans trois instituts CNRS, sa tutelle principale restant l'INEE, l'Institut national d'écologie et d'environnement. Actuellement centre collaborateur OMS, Chrono-environnement ambitionne de devenir un pôle international dédié à la compréhension du rôle des facteurs environnementaux dans la survenue de maladies chez l'homme.

« De nombreux partenariats sont établis avec d'autres universités, concrétisés dans des actions de recherche communes et des enseignements conjoints » explique Daniel Gilbert, enseignant-chercheur en écologie et nouveau directeur du laboratoire. Un master transnational en archéologie, impliquant Besançon, Dijon, Neuchâtel et Fribourg, ouvrira ses portes à la rentrée 2012. Cette formule permet de mettre en réseau un enseignement commun, enrichi d'options bien identifiées, animées par des spécialistes de chacune des universités concernées. Un master en écologie du même acabit est en gestation. Pour donner un point d'ancrage à ces formations inédites, la construction d'une Maison des masters est prévue à Frasne (25), consensus géographique rendu stratégique par la proximité du TGV.

Aujourd'hui, Chrono-environnement accueille deux nouveaux groupes en lien fort avec ses activités de recherche, le laboratoire de microanalyses nucléaires de Besançon et l'équipe de radioprotection de Montbéliard, portant son effectif total à plus de 200. « Créateur puis directeur de Chrono-environnement, Hervé Richard a réussi un véritable tour de force, rapprochant des équipes isolées au sein d'une même entité, cohérente, efficace et scientifiquement établie. »

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