Université de Franche-Comté

Tracer son chemin dans le futur : les feuilles de route

L’outil est connu dans certaines grandes entreprises technologiques, surtout celles partageant une culture des grands projets (armement) ou dont la discipline évolue vite (électronique). Il devient aussi incontournable dans la gestion de politiques de recherche et développement. Il s’adapte parfaitement bien à l’IPV qui doit construire une vision à moyen terme des évolutions probables de tel ou tel domaine à l’échelle nationale ou internationale, mais aussi au regard des forces régionales. La roadmap — ou feuille de route — a donc fait son entrée dans le panel des méthodologies qu’utilise l’IPV.

 

 

Elle consiste à dresser, dans une perspective de quatre à cinq ans, un scénario réaliste des évolutions d’un domaine pour en tirer plus facilement un plan d’action. Ces feuilles de route peuvent tout autant concerner des applications très concrètes (de quels capteurs auront besoin les systèmes biomédicaux avec le développement de la télésanté ?) que des champs technologiques et scientifiques plus vastes, amenant à des feuilles de route plus conceptuelles. Néanmoins, quel que soit le sujet de la roadmap, l’objectif reste d’obtenir une description la plus complète possible des marchés, produits ou métiers à venir et de leur calendrier…

 

Feuille de route 

 

Faire d’une cacophonie une symphonie

À l’IPV, tout un travail a été mené sur l’énergie. Sur cette question à ramifications multiples, de nombreux acteurs sont actifs en Franche-Comté, avec des champs de compétences et des préoccupations très variés. D’où l’intérêt — tant collectif qu’individuel — de dresser un tableau dynamique dans le temps des évolutions touchant les besoins, les technologies, les marchés, les métiers, pour permettre une synchronisation et une organisation de ces multiples acteurs.

 

Établie sous la forme d’un document de quelque cent pages, la roadmap Énergie s’entend à plusieurs entrées, chacune déclinée à court, moyen ou long terme, ce dernier étant une extrapolation des données à quatre ou cinq ans. On y trouve les volets scientifiques, les laboratoires travaillant sur le sujet, que ce soit la production d’énergie, sa récupération, l’augmentation des rendements, et aussi les volets concernant les possibilités de transfert, le tissu industriel, la communication, la propriété intellectuelle ou l’ingénierie financière. Tous les aspects nécessaires à la création d’une activité et de produits dans laquelle l’IPV est impliqué.

 

 

Dégager des objectifs communs

Les tendances perçues et les choix implicites qui se dégagent de la roadmap sont étayés par des données tirées d’une veille technologique, d’analyses de marché faites en interne à l’IPV ou non, et d’acquis d’expériences. Fondée sur des recensements, des veilles et des analyses sûres, une roadmap n’est pas pour autant figée. Bien au contraire, elle doit périodiquement être revue, ajustée en fonction des réalisations, des nouveautés, des contraintes législatives ou technologiques arrivant dans le domaine concerné. D’autant plus lorsque celui-ci est particulièrement turbulent, comme c’est le cas pour l’énergie.

 

Si l’IPV se lance dans cet énorme travail qu’est la réalisation de feuilles de route, c’est pour orienter de façon constructive son action, mais aussi pour disposer d’un outil susceptible de provoquer un consensus de tous les acteurs. Une communauté d’intérêts peut ainsi se fédérer autour d’objectifs partagés.

 

 

Quelques exemples en cours de concrétisation de la roadmap Énergie

À titre d’exemple, en ce qui concerne l’isolation des bâtiments, une piste est à l’étude dans les laboratoires, consistant à construire de nouveaux matériaux utilisant le vide comme isolant. Encapsulé, le vide permettrait d’isoler thermiquement un bâtiment beaucoup mieux que l’air. L’élaboration de la roadmap a permis de déceler une opportunité pour développer de tels matériaux isolants, qui seront étudiés par l’IPV, l’ENSMM et les laboratoires M3M et LERMPS, tous deux de l’UTBM.

 

Construite en 2008, sur le volet stratégique, elle préconisait la constitution d’une filière Énergie qui voit le jour en 2009 autour d’un « cluster Énergie » dans le Territoire de Belfort.

 

La feuille de route mettait aussi en exergue les pistes à explorer du côté des mobilités connexes, où bâtiments (domiciles, bureaux…) et vecteurs de mobilité (véhicules…) peuvent échanger leur énergie, dans un sens (du véhicule à l’habitat) ou dans l’autre.

 

 

 Feuille de route

Planifier le microassemblage

Cette communauté d’intérêts a aussi été créée autour de la feuille de route « Microassemblage » sur un sujet beaucoup plus ciblé et précis, l’assemblage, automatisé ou non, de microsystèmes. Cette thématique a été décomposée en ses différentes briques élémentaires. Pour chacune, le département Processus industriel a mis en regard les projets de recherche en cours, avec leur planification et leur date de rendu des résultats. Au vu des objectifs des projets de recherche, le département a également évalué le chemin à parcourir — en termes de difficultés — pour que les résultats des recherches deviennent transférables. L’IPV et ses partenaires disposent donc d’un outil partagé de synchronisation qui peut s’exercer dans un sens comme dans l’autre. Certains sujets peuvent par exemple faire l’objet de thèses dans les laboratoires. La feuille de route permet donc d’anticiper les savoir-faire à acquérir par l’IPV ou ses partenaires. Elle prévoit les dépôts de brevets qu’il serait possible ou nécessaire de faire. Elle met en regard le matériel à disposition ou au contraire à acquérir pour développer les savoir-faire (dans le cadre de l’atelier-pilote, en interne ou chez les partenaires). Enfin, la feuille de route recense les structures qui pourraient potentiellement être intégrées au projet, pour leurs compétences scientifiques ou techniques, mais aussi pour leurs capacités à ouvrir un marché.

 

L’IPV a fait de la feuille de route un outil de prédilection. Outre l’énergie et le microassemblage, il en existe sur les capteurs et la santé, les composants piézoélectriques, la microfabrication et le micro-usinage.

 

L’esprit des feuilles de route est, bien sûr, le partage des intérêts. Elles sont donc disponibles pour les partenaires.

 

 

Contact : Nathalie Rébert

Ingénierie de projets

Institut Pierre Vernier

Tél. (0033/0) 3 81 40 57 08

 

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