« Servois ou la géométrie à l’école de l’artillerie »

Faire de la géométrie sur le papier est une chose, la reproduire sur le terrain en est une autre. Surtout quand ledit terrain, militaire, présente des obstacles incontournables et des points inaccessibles. Les contraintes imposées lors de l’élaboration d’une figure géométrique prennent alors tout leur sens, et la construction à la règle apparaît non plus comme une fantaisie de mathématicien quand le recours au compas est si aisé, mais comme un impératif pour pouvoir transposer la géométrie à grande échelle.

Cette démarche originale, jetant les bases de la géométrie projective, est l’œuvre de François-Joseph Servois, singulier Franc-Comtois (Mont de Laval, Doubs, 1767 – 1847) féru de mathématiques, prêtre puis lieutenant d’artillerie. En 1805, il publie un cours à l’usage des élèves des écoles d’artillerie où il est alors enseignant. Ses démonstrations font l’objet d’une analyse menée par Anne-Marie Aebischer et Hombeline Languereau, toutes deux membres de l’IREM, l’Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques de l’université de Franche-Comté.

L’ouvrage Servois ou la géométrie à l’école de l’artillerie replace les conclusions du mathématicien dans le contexte de l’époque, puis montre la pertinence de les intégrer aux activités pédagogiques proposées aujourd’hui. Il est diffusé par CID, dans la série « Didactiques », collection « Pratiques et techniques » des Presses universitaires de Franche-Comté.