Le 24 février 1848, Alphonse de Lamartine proclame la IIe République. Comme lui engagés politiquement ou simples observateurs, les poètes, romanciers et philosophes sont nombreux à relater leur opinion et leur version des faits de la révolution de 1848, épisode tragique et tournant de l’Histoire de France dont la mémoire collective fut jusqu’à une période récente reléguée aux oubliettes.
Cet ouvrage, s’il regrette de ne pouvoir être exhaustif, rassemble, commente et met en regard, en se gardant de toute interprétation, les écrits de nombreuses personnalités de la littérature tels Marie d’Agoult, Balzac, Blanc, Comte, Cousin, Flaubert, Herzen, Hugo, Lamartine, Marx, Michelet, Raspail et Lorenz Stein, dont certains savaient bien se haïr avant même d’intégrer leurs dissensions politiques à leur ressentiment. Leurs textes ont cependant en commun de chercher à comprendre et à donner un sens aux événements dont ils ont été les acteurs ou les témoins.
Comme Dumas fils sous la plume du chevalier d’Artagnan : « Entrez dans la rue Saint-Antoine, et regardez. Ici c’est le magasin de nouveautés appelé le Paradis des dames, et qui, jusqu’à son enseigne prétentieuse, est mitraillé de balles et de boulets ; plus loin, c’est un marchand de vins intitulé Au petit caveau de Momus, et dont la maison, comme si elle était ivre, semble prête à tomber. […] Allez voir cela. Il vaut mieux voir que de penser. Mais il y a un autre pèlerinage à faire, c’est celui de l’Archevêché. Là, sur un lit de parade, vêtu de satin blanc, dort du sommeil éternel l’archevêque de Paris, mort pour ce principe de fraternité auquel il croyait encore, mort en priant Dieu pour les autres, mort avec la sérénité du juste, du chrétien et de l’apôtre. »
Cet ouvrage collectif est dirigé par Edward Castleton, chercheur associé à la Maison des sciences de l’homme et de l’environnement Claude Nicolas Ledoux, et Hervé Touboul, enseignant-chercheur en philosophie à l’université de Franche-Comté.
