La recherche publique en France traverse une crise, révélée récemment par la mobilisation des chercheurs suite à l'annonce gouvernementale des diminutions de crédits alloués. Les enjeux sont pourtant d'importance, puisqu'ils portent sur le maintien de l'excellence française au niveau mondial, qui doit passer par une simplification structurelle, la possibilité d'offrir aux jeunes chercheurs des conditions d'emploi séduisantes et l'assurance qu'une recherche fondamentale, très en amont des applications, soit soutenue.
• Tous les acteurs concernés s'accordent cependant sur un point : l'organisation de la recherche doit évoluer. Plusieurs consultations nationales, sous l'impulsion à la fois du comité Beaulieu-Brezin, dit BB Ÿ, regroupant 30 personnes, du collectif Sauvons la recherche Ÿ et de la conférence des présidents d'universités (CPU) ont donc été lancées. Pour le comité Beaulieu-Brezin, les réflexions sont menées sur les thèmes Recherche et société Ÿ, Structuration et organisation Ÿ, Statuts et emplois scientifiques Ÿ et Évaluation Ÿ. Au niveau régional, le comité Sauvons la recherche Ÿ a constitué trois groupes : Organisation de la recherche Ÿ, Recherche et société Ÿ et Recherche et enseignement Ÿ.
• L'université de Franche-Comté a pris position via son conseil scientifique, en votant une motion : À l'issue d'un débat en présence des directeurs d'unités de recherche, d'écoles doctorales et d'unités de formation et de recherche, le conseil scientifique de l'université de Franche-Comté :
– partage les préoccupations exprimées par la mobilisation des acteurs de la recherche
– constate que les moyens financiers et humains alloués à la recherche publique sont notoirement insuffisants au regard de l'importance de ses missions
– attend des mesures de rattrapage budgétaire en terme d'emplois permanents et de crédits
– insiste sur le rôle majeur de l'université comme lieu privilégié d'expression du continuum formation supérieure, recherche fondamentale et innovation
– considère que le dispositif de recherche publique doit être radicalement simplifié, dans son organisation institutionnelle et sa gestion administrative
– attend une loi de programmation et d'orientation qui prenne en compte le caractère indissociable de l'enseignement supérieur et de la recherche publique et qui débouche sur une restructuration concertée du dispositif national et une mobilisation pluriannuelle des moyens nécessaires Ÿ.
• L'université invite par ailleurs les directeurs de recherche à engager une réflexion au sein de leur laboratoire et à en faire remonter Ÿ les conclusions et propositions via les différentes instances mises en place.
Pierre-Marie Badot
Vice-président chargé de la Recherche
et des études doctorales
Université de Franche-Comté
Tél. 03 81 66 58 61
pierre-marie.badot@univ-fcomte.fr
