Université de Franche-Comté

La nature selon Rousseau

Philosophe, écrivain, musicien… et botaniste ! À l’occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, le jardin botanique et l’université de Neuchâtel retracent le chemin de cette passion méconnue du grand homme pour la botanique, science pilote du XVIIIe siècle, qu’il découvre sur le sol neuchâtelois…

 

 

 

Affiche de présentation de trois expositions : Rousseau botaniste à l'université de Neuchâtel

 

 

Célèbre pour ses pensées sur la nature humaine comme pour les controverses que son œuvre a suscitées dans les milieux littéraire et politique, Jean-Jacques Rousseau est moins connu pour sa passion pour la botanique, qu’il cultive pendant les quinze dernières années de sa vie.

 

C’est à Môtiers, en territoire neuchâtelois, alors que Paris le contraint à l’exil, que Jean-Jacques Rousseau s’installe en 1762 pour trois ans et se découvre un véritable engouement pour la flore de la région, une rencontre à l’origine de sa vocation de botaniste. Privilégiant les études de terrain et l’observation, Rousseau apprend à connaître et à aimer les plantes, et offre ses connaissances éclairées dans des ouvrages pédagogiques ou vulgarisateurs comme le Dictionnaire des termes d’usage en botanique et les Lettres sur la botanique, tous deux rédigés entre 1771 et 1774.

 

 

Triple exposition pour tricentenaire

à Neuchâtel, trois expositions placent le visiteur dans les pas du philosophe, à la découverte du paysage naturel et de l’environnement culturel du XVIIIe siècle, et font revivre les liens unissant Rousseau à la nature.

 

Je vais devenir plante moi-même – Rousseau botaniste, évoque la botanique de l’époque au travers de ses manuscrits et des herbiers qu’il confectionnait. Du 12 mai au 30 septembre 2012, muséum d’histoire naturelle de la ville de Neuchâtel.

 

Rousseau de la lettre à la fleur est une illustration de ses écrits botaniques et, dans les parcelles d’un jardin à thèmes, redonne vie aux plantes que le philosophe étudiait. Du 12 mai au 7 octobre 2012 au jardin botanique de l’université et de la ville de Neuchâtel.

 

Nature en Lumières. Sur les pas de Rousseau au pays de Neuchâtel reconstitue l’environnement tel que l’a connu Jean-Jacques Rousseau, grâce à des documents d’époque où Neuchâtel apparaît comme une petite ville au milieu des vignes et La Chaux de Fonds un village de montagne… Du 13 mai au 24 juin 2012, au jardin botanique de l’université et de la ville de Neuchâtel.

 

 

Œuvres complètes

 

Chantier d’envergure mené depuis 2008 par les plus grands spécialistes de Jean-Jacques Rousseau, une édition complète des œuvres du philosophe paraîtra en juin 2012. Avec un volume entier sur les vingt-quatre que comporte cette édition, la botanique y figure pour la première fois et en bonne place. Incluant des textes inédits, ce tome est réalisé par Takuya Kobayashi, chercheur en littérature française à l’université de Keio (Japon) et à l’université de Neuchâtel, qui s’est chargé de retranscrire les documents originaux et de les enrichir de commentaires scientifiques.

 

Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes, sous la direction de Raymond Trousson et Frédéric S. Eigeldinger, éditions Slatkine, Genève, en collaboration avec les éditions Honoré Champion, Paris, juin 2012.

 

 

 

 

Citoyen de Genève ?

 

« Citoyen de Genève », Jean-Jacques Rousseau est une première fois déchu de ses droits lorsqu’il abjure son protestantisme à Turin en 1728. Il retrouve temporairement les avantages liés à son lieu de naissance en renouant avec le calvinisme en 1754.

 

En 1762, condamné à l’exil par le Parlement de Paris qui fait brûler son œuvre Émile ou de l’éducation en place publique, le philosophe trouve refuge dans la commune neuchâteloise de Môtiers. En 1763, Jean-Jacques Rousseau renonce à son droit de bourgeoisie et de cité dans la Ville et la République de Genève, et devient sujet de la Principauté de Neuchâtel.

 

Né genevois, mort neuchâtelois, c’est sur le sol français qu’il décède en 1778 et au Panthéon qu’il repose depuis 1794.

 

Pour en savoir plus…

Bulletin de l’association Jean-Jacques Rousseau, Rousseau neuchâtelois, Jean-Pierre Jelmini, mars 2012.

 

 

 

 

 

Herbier Rousseau

 

 

 

La bibliothèque dépositaire d’un fonds exceptionnel

 

Pierre-Alexandre DuPeyrou, notable neuchâtelois, est l’ami de Jean-Jacques Rousseau dont il édite les œuvres complètes après la mort du philosophe. Soucieux de mettre à l’abri tous les documents en sa possession, il se tourne vers la bibliothèque de Neuchâtel qui ouvre ses portes en septembre 1794, juste à temps pour accueillir les précieuses archives deux mois avant son décès.

 

Devenue bibliothèque publique et universitaire, l’institution, avec la complicité de l’association Jean-Jacques Rousseau de Neuchâtel, enrichit au fil du temps sa collection de manuscrits et de correspondances, de portraits et de gravures, d’herbiers enfin, des documents principalement acquis lors de ventes aux enchères. La création d’une salle Rousseau permet depuis 1982 à la bibliothèque d’exposer au public les pièces de ce fonds exceptionnel.

 

 

 

 

Contact : Timothée Léchot

Institut de littérature française

Université de Neuchâtel

Tél. (0041/0) 32 718 18 75

http://www.rousseau300.ch/

 

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