Université de Franche-Comté

La fonction biologique des microparticules à l’étude

On peut qualifier les microparticules de « sous-produits » des cellules de l’organisme. Il n’en reste pas moins que ces fragments de cellules assurent des fonctions biologiques qui forcent l’intérêt des chercheurs depuis plusieurs années. Le laboratoire comtois Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique multiplie les partenariats pour explorer différentes voies vers leur connaissance.

La production d’une cellule peut générer des résidus minuscules, un processus qui se répète lorsque la cellule s’active pour déclencher une réponse immunitaire ou lorsqu’elle meurt lors du phénomène d’apoptose. Ces fragments, du fait de leur dimension inférieure au micromètre, et quelle que soit leur origine cellulaire, portent le nom générique de microparticules. Celles issues des plaquettes sanguines sont les plus nombreuses à circuler dans l’organisme.

Les chercheurs du laboratoire comtois Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique travaillent à la fois à comprendre les fonctions biologiques des microparticules et à mettre au point des méthodes pour mieux les détecter et les caractériser. Hébergée à l’EFS Bourgogne – Franche-Comté, la plateforme de biomonitoring met des équipements technologiques de pointe au service de cette double ambition. Les recherches s’appuient sur des partenariats menés avec des collaborateurs de différents horizons, médecins, chercheurs et ingénieurs, dans le cadre de collaborations de dimension internationale aussi bien que régionale.

Marqueur prédictif et rôle pathologique

Dans l’étude Microdécor conduite en collaboration avec le CHRU de Besançon et qui vient tout juste de rendre ses conclusions, des analyses biologiques ont été réalisées à partir de données cliniques en ophtalmologie. « Il s’agissait de déterminer si des microparticules pouvaient être des marqueurs du décollement de la rétine », raconte Philippe Saas, directeur du laboratoire et de la plateforme. Les résultats montrent que des microparticules présentes au niveau de l’oeil (liquide vitréen) augmentent proportionnellement à l’importance de la surface de décollement de la rétine, et qu’elles proviennent des cellules photoréceptrices de l’oeil.

L’étude clinique internationale ABLE (Age of Blood Evaluation) a montré que l’âge des produits sanguins n’a pas de corrélation avec les complications observées auprès de certaines populations de patients transfusés. Une étude biologique conduite par Francine Garnache-Ottou sur les patients français de ce programme consiste à déterminer si les microparticules produites durant la conservation des produits sanguins auraient un impact sur la qualité de ces derniers. Ce projet, réalisé par la plateforme de biomonitoring, a reçu le soutien financier du prestigieux Programme hospitalier de recherche clinique.

Les microparticules font aussi l’objet d’études fonctionnelles pour connaître leur rôle dans des pathologies. Dans le cadre du laboratoire d’excellence LipSTIC piloté par le Centre de recherche dijonnais Lipides, nutrition, cancer de Laurent Lagrost, les chercheurs étudient notamment les voies de signalisation utilisées par les lipides exprimés en nombre par les microparticules. Les chercheurs ont récemment montré que les microparticules issues de plaquettes stimulent la voie de signalisation LxR pour « apaiser » la réponse inflammatoire, quand, à l’inverse, celles provenant des cellules endothéliales présentent un effet inflammatoire.

Le point commun technique à ces études est la mesure des microparticules, assurée par la cytométrie en flux. Des recherches sont menées avec l’équipe de Wilfrid Boireau à l’Institut FEMTO-ST dans la mise au point de biopuces composées de substrats en or sur lesquels sont greffés des anticorps. Utilisant la technique de résonance des plasmons de surface couplée à la microscopie à force atomique, ces biopuces capteront les microparticules circulant à leur surface pour un comptage de la plus haute précision, et permettront une caractérisation plus approfondie.

Contact :
Philippe Saas

Laboratoire Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique

EFS Bourgogne – Franche-Comté / Université de Franche-Comté / INSERM

Tél. + 33 (0)3 81 61 56 15

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