Université de Franche-Comté

Cellules tueuses pour thérapie anticancéreuse

Les lymphocytes NK, pour Natural Killer, sont des cellules du système immunitaire capables de détecter les signaux de stress émis par une autre cellule en proie à une attaque comme celle d’un cancer. Utiliser les lymphocytes NK à des fins thérapeutiques fait l’objet d’une recherche clinique inédite, menée à Besançon par l’équipe Thérapeutique immunomoléculaire des cancers (TIM-C), sous la direction du Professeur Christophe Borg, au sein du laboratoire Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique. « Nous cherchons à reproduire l’efficacité de la greffe de moelle osseuse, mais avec une stratégie plus ciblée : les cellules NK sont naturellement programmées pour réagir à un stress, mais n’ont pas d’effet délétère sur les cellules saines du patient en activant arbitrairement son système immunitaire. » Un risque qui, lui, est bien réel avec les lymphocytes T impliqués dans la greffe de moelle osseuse, susceptibles de provoquer la redoutable maladie du greffon contre l’hôte.

Des cellules triées sur le volet
De l’estimation de l’efficacité des lymphocytes NK d’un donneur pour un patient à la production thérapeutique, le protocole est très compliqué à mettre en œuvre. Le sang prélevé chez le donneur fait l’objet d’un tri cellulaire par cytaphérèse : les globules rouges sont séparés des blancs qui, porteurs de 10 % de lymphocytes NK, sont à la base de l’élaboration du produit cellulaire. Un processus complexe et très réglementé, comparable à la production d’un médicament, et dont les salles blanches de l’Établissement français du sang Bourgogne – Franche-Comté (EFS) sont parfaitement aptes à la mise au point.

Très vite afin de conserver intact le potentiel de prolifération des lymphocytes NK, le produit cellulaire est injecté par voie intra-artérielle directement dans le foie d’un patient atteint de métastases de cancers du colon ou du pancréas.

Cette étude clinique précoce est la première à tester cette stratégie de thérapie cellulaire sur des cancers digestifs. Une autre étude clinique impliquant des cellules NK a été réalisée, cette fois sur des cas de leucémie aiguë, aux États-Unis.

Faisant appel aux compétences de radiologues, cancérologues, médecins, biologistes et pharmaciens, les recherches menées à Besançon depuis cinq ans sur neuf patients ont démontré que la stratégie de thérapie cellulaire NK n’est pas toxique et qu’elle est applicable à l’homme dans le cas de cancers digestifs.

Les résultats seront présentés lors du congrès européen de cancérologie en septembre prochain ; les études pourraient se poursuivre pour passer à une étape d’évaluation de l’efficacité du protocole.

Contact : Christophe Borg
Laboratoire Interaction hôte-greffon / tumeur et ingénierie cellulaire et génique
EFS / Université de Franche-Comté / INSERM
Tél. (0033/0) 3 81 61 56 15 

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