Université de Franche-Comté

Besançon en pointe sur la régénération osseuse

Le produit de thérapie cellulaire pour la reconstruction osseuse, que la chercheuse Florelle Gindraux, docteure en Sciences de la vie et de la santé, envisage de transférer, nécessite encore quelques étapes de recherche et de développement (R&D) mais s'annonce prometteur. Un institut sur l'os pourrait booster son développement.

 

Un institut sur l'os à Besançon ? Peut-être d'ici cinq ans, estime Florelle Gindraux. Revenue dans le Doubs après avoir travaillé deux ans et demi pour Tissue Bank of France, une société de la région lyonnaise où elle a pu développer son travail de thèse — les cellules souches mésenchymateuses (CSM) pour la reconstruction osseuse —, la chercheuse nourrit de réelles ambitions pour le savoir-faire local en matière de régénération tissulaire, et plus particulièrement osseuse.

 

représentation d'une structure osseuse (ostéons et irrigation sanguine)

 

Représentation d'une structure osseuse (ostéons et irrigation sanguine)

 

 

Dès son retour, en mars 2008, cette spécialiste des CSM a recontacté le professeur Laurent Obert, chirurgien orthopédiste au CHU de Besançon, qui l'a immédiatement intégrée au groupe de recherche OsPr2 — Os sain et pathologie, remodelage et régénération —, association partenaire du CHU de Besançon, de l'université de Franche- Comté et de l'ISIFC Génie biomédical, qui réunit des chirurgiens, des ingénieurs et des chercheurs autour de la question de la régénération osseuse et cutanée. Très vite Florelle Gindraux y apporte son expérience acquise dans le public et dans le privé, et envisage de développer un produit de thérapie cellulaire pour la reconstruction osseuse (ce projet lui permet d'ailleurs d'obtenir le prix Jeune docteur – édition 2008). Après de nombreuses démarches auprès des organismes s'intéressant aux transferts, elle se rend vite compte que celui-ci n'est pas envisageable dans l'immédiat car le produit nécessite encore quelques étapes de R&D : « concrètement, c'est un sujet très prometteur mais la réglementation autour des produits de thérapie cellulaire (qui est identique à celle des médicaments), nous oblige à nous rapprocher d'une structure qui pourrait nous aider dans les démarches de validation préclinique et clinique. Le transfert n'est donc que partie remise… ».

 

 

Les trois protagonistes : des cellules, un support, des molécules

Le produit de thérapie cellulaire que se propose de développer Florelle Gindraux a pour but de reconstruire l'os en apportant des CSM (cellules présentes chez l'adulte dans la moelle osseuse, le tissu adipeux, le cartilage… et capables de se différencier en cellules osseuses, cartilagineuses, tendineuses…) là où elles sont déficientes ou en nombre insuffisant. Pour ce faire, les cellules sont associées à un support ostéoconducteur et à des molécules, les BMP — Bone Morphognetic Protein — induisant la différenciation des CSM en cellules osseuses.

 

Ce produit de thérapie cellulaire aura de nombreuses applications, notamment pour les problèmes de pseudarthrose (non consolidation osseuse qui se produit dans 10 à 30 % des fractures fermées des os longs), d'ostéonécroses de tête fémorale, de pertes osseuses (traumatologiques ou pathologiques), de reprises de prothèse de hanche ou, de manière moins attendue, d'allongement des membres inférieurs ou supérieurs. 

 

 

Contact : Florelle Gindraux

Chirurgie orthopédique, traumatologique et plastique

CIC-BT — Centre d'investigation clinique en biothérapie

CHU de Besançon

Tél. (0033/0) 3 81 66 82 85

 

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